On ne m'avait jamais dit que ce serait difficile la vie, celle que je mène depuis que je suis sortie de l'âge dit de l'insouciance. Cet âge que j’ai comme inconsciemment figé. Je revois toujours la même image, celle de ma mère qui me tient la main et m’emmène acheter des friandises, après lui avoir mis la pression et pleuré toutes les larmes de mon corps. Ma mère pouvait tout m’acheter, elle avait toujours de l’argent. C’est ce que je pensais à l’époque. La pauvre ! C’est au prix de tellement de larmes et de sacrifices qu’elle nous a nourris, toute seule. L’enfance, quelle ingratitude ! Tous les enfants pensent d’ailleurs encore aujourd’hui que leurs parents ont toujours des sous pour satisfaire non pas qu’à leurs besoins, mais surtout à leurs caprices. Mon fils n’hésitait pas, il n’y pas si longtemps, à me dire, alors que je lui annonçais que je n’avais pas d’argent sur moi : « mais tu peux payer avec la carte ou bien fais un chèque. » « Mais la carte, le chèque c’est de l’argent, cher fils, c’est de l’argent que tu ne vois pas, c’est tout ! » Ça commence à rentrer un peu dans sa tête, mais ce n’est pas encore gagné.
ISBN 978-2-37638-124-2 - décembre 2022 - Format 13,5x20,5 cm - 79 pages
10,00 €